Conjuguons ensemble – Quand on est parent

Mélanie Perrault, mère de Tommy, jeune homme de 21 ans

Tommy est une personne pleine d’énergie, passionné par la nutrition, l’entrainement physique et la communication. Diagnostiqué avec un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) depuis son jeune âge, il a traversé ses études primaires et une bonne partie de son secondaire sans trop d’encombres. Toutefois, les dernières années du secondaire ont été un peu plus difficiles. Durant son adolescence, Tommy a également travaillé dans le domaine de la restauration rapide où il a découvert son intérêt pour le service à la clientèle. À la fin de ses études secondaires, Tommy n’ayant pas d’idée précise du domaine dans lequel il désirait étudier. Ne se sentant pas encore prêt à partir apprendre à l’extérieur de la ville, il prit la décision de poursuivre ses études en sciences humaines au Cégep de la région. Il commença également à travailler au Bâton Rouge au courant de l’année. Au fur et à mesure que son année scolaire progressait, la motivation de Tommy diminuait, ne trouvant que peu d’éléments captivants dans ce domaine d’études. S’en suivirent des évènements et des rencontres qui n’ont malheureusement pas pu l’aider à s’orienter et qui ont fini par éteindre complètement sa motivation à poursuivre ses études. Il décrocha peu de temps après son arrivée au Cégep pour se concentrer essentiellement sur son travail. Ne balayant pas l’idée de retourner à l’école, il préfère expérimenter le marché du travail pour découvrir et développer ses intérêts afin d’être plus aiguillé dans la poursuite de ses études.

La famille et le travail

La famille recomposée de Mélanie comporte six enfants : deux enfants mineurs et quatre jeunes adultes. Les trois plus âgés ainsi que Mélanie et son conjoint sont tous diplômés, soit de l’université, du Cégep (technique) ou de la formation professionnelle. Par la suite, ils ont obtenu des emplois bien rémunérés dans leur domaine d’études. Sans vraiment s’en apercevoir cette pression de réussir pesait sur les épaules de Tommy. L’importance d’un avenir sécuritaire le poussait à vouloir étudier, mais sans vraiment savoir dans quelle direction il devait aller pour y arriver. Cependant, une discussion forte en émotion avec ses parents lui a permis de comprendre qu’ils étaient là pour l’aider à progresser, à trouver l’équilibre, et ce, peu importe le chemin choisi. L’important était qu’il trouve sa place et qu’il puisse évoluer dans un travail qu’il aime et l’épanouisse.

Un mentor pour apprendre à se connaître

Dans son travail au restaurant, Tommy a peu à peu découvert son intérêt pour différents domaines et a développé des aptitudes variées dans le service à la clientèle. Captivé par le parcours non linéaire de son employeur, Tommy l’interroge sur différents domaines, dont l’investissement, l’immobilier et le lancement d’entreprise. Cette approche de terrain le stimule et lui donne le goût de retourner, dans un avenir rapproché, vers une formation dans l’un de ces domaines. Pour l’instant, il préfère développer ses compétences et prendre de l’expérience tout en définissant plus efficacement ses intérêts et ses talents. Le raccrochage scolaire fait partie du futur éventuel du fils de Mélanie.

L’individu au premier plan

Mélanie, à la suite de son expérience personnelle, suggère quelques éléments à voir avec un jeune qui se sent un peu dépassé par l’école ou anxieux par rapport à son futur :

  • Dédramatiser : ce n’est jamais un élément tragique. Tout peut se reprendre ou se faire autrement.
  • Rassurer : il y a plusieurs façons d’y arriver. Il n’y a pas qu’un chemin et qu’une seule finalité. Tout est une question d’équilibre et de trouver sa propre voie.
  • Normaliser : c’est normal de se questionner sur ce que l’on veut faire, sur les enjeux de son futur et sur son parcours scolaire, qu’il soit facile ou parsemé d’embuches. C’est également normal de ne pas savoir, dès l’âge de 20 ans, ce que nous souhaitons faire comme métier et ainsi se sentir dans le flou et dans l’imprévisible. Il y a des essais et des erreurs et cela fait partie de l’apprentissage.

L’importance n’est pas seulement dans l’obtention d’un diplôme, mais également dans l’épanouissement de l’individu. Il faut prendre en compte que les rythmes de développement et d’apprentissage sont propres à chacun, selon ce qu’ils sont, leurs expériences de vie et leur environnement. Laissons la vie faire son chemin et aidons-les à se trouver eux-mêmes sans être directifs et prendre les décisions à leur place. Il ne faut pas sous-estimer l’importance et l’impact de notre vision sur nos enfants, elle a tendance à teinter leur décision, quelques fois réprimant leur propre vision.

Dans notre société nous valorisons beaucoup la diplomation universitaire, mais il faut faire attention à l’approche que nous en faisons et ramener l’humaine au premier plan, et ce, en tenant compte que le rythme et le cheminement sont différents pour chaque être humain.


Le développement du plein potentiel de chacun est d’une importance capitale, la diversification dans les modèles de réussite peut s’avérer être une solution pour permettre à chacun d’y arriver. Nous n’avons pas tous les mêmes talents et avoir la possibilité de s’identifier à des modèles différents pourrait permettre à certains de découvrir une motivation à persévérer, peu importe leur intérêt pour étudier.