Nous avons questionné Samuel Gagnon, notre porte-parole de la campagne Cultivons leur potentiel, sur sa persévérance scolaire et les influences de celle-ci dans sa vie.
Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à participer à notre campagne ?
J’avais envie de montrer à ceux qui en ont besoin qu’avec assez d’ambition et de persévérance, tout est possible. Contrairement à certains, je ne savais pas du tout ce que je voulais faire dans la vie à 17 ans en sortant de l’école secondaire. On a des hobbys, des passions, mais on ne se connait pas encore au niveau professionnel. J’ai exploré mes champs d’intérêts généraux ou des compétences que j’aspirais à avoir et j’ai appris à me connaitre énormément dans le processus. C’est pourquoi j’aimerais montrer aux jeunes finissants du secondaire et aux moins jeunes qui veulent faire un changement de carrière qu’il n’y a aucun problème à avoir un parcours non linéaire, l’important c’est d’avoir de la suite dans les idées et de persévérer.
Qui sont les personnes qui vous ont inspirées ou motivées à persévérer dans vos études ?
Depuis quelques années, j’aime me renseigner sur le parcours académique et la carrière de ma famille et mes amis. Ça me fait réaliser que très rares sont les personnes qui ont eu un parcours parfait, sans embuches, sans détour, sans remise en question et sans changement. Je trouve le tout inspirant et je me sens moins seul d’avoir fait une réorientation de carrière.
De toutes les histoires que j’ai entendues, plusieurs personnes m’ont inspiré de près ou de loin :
Que ce soit des amis doués à l’école qui ont eu un parcours linéaire vers des études supérieures ayant fait preuve de beaucoup de maturité et de ténacité ;
Ou bien des proches qui ont eu beaucoup de difficulté tout au long de leurs études secondaires, mais qui ont fini par obtenir leur DES, soit à la polyvalente ou à l’école des adultes, pour ensuite aller chercher le DEP qui les allument et faire ce qu’ils aiment dans la vie ;
Ou encore des amis et membres de ma famille qui ont fait un retour aux études ou qui sont allés suivre des formations de perfectionnement tout en continuant leurs projets personnels (les enfants, la rénovation d’un bloc-appartements ou maison, le travail, etc.).
« Depuis quelques années, j’aime me renseigner sur le parcours académique et la carrière de ma famille et mes amis. Ça me fait réaliser que très rares sont les personnes qui ont eu un parcours parfait, sans embuches, sans détour, sans remise en question et sans changement. Je trouve le tout inspirant et je me sens moins seul d’avoir fait une réorientation de carrière. »
Quels ont été les impacts positifs de votre retour à l’école pour votre entourage ?
De façon concrète et technique, c’est sûr que les aptitudes et compétences que j’ai acquises m’ont permis d’aider des proches avec des problèmes de mécanique, d’électricité, de tuyauterie, etc. avec les fameux : ″Tu connais ça toi tel domaine ? J’ai de la misère avec telle ou telle chose chez moi, peux-tu m’aider ? ″ et c’est gratifiant de pouvoir les aider à régler le problème ou leur permettre d’apprendre sur quelque chose qui te passionne.
D’une façon moins technique, je suis content de dire que j’ai pu faire une différence et encourager ma conjointe à elle aussi faire un retour sur les bancs d’école. Elle vient de terminer sa première session universitaire à temps partiel tout en travaillant à temps plein. Non pas, qu’elle n’aime pas son travail, mais parce qu’elle me voit m’épanouir à l’école et a eu le désir de faire de même. C’est vraiment une belle chimie qu’on a de pouvoir s’encourager mutuellement à étudier. De voir l’autre s’installer à table pour commencer des devoirs/études, c’est encourageant et plus agréable de pouvoir jaser et rire en travaillant ensemble.
Elle-même a encouragé et supporté une amie dans son retour aux études à temps partiel. C’est un effet boule de neige parce qu’on se rend compte que c’est plus accessible qu’on ose s’imaginer lorsqu’on voit quelqu’un de son entourage le faire.
Si vous aviez quelque chose à dire à une personne qui songe à abandonner l’école, qu’est-ce que ce serait ?
Prends du recul et prends le temps de réfléchir à tes options pour faire un smart move. Il faut toujours placer ses pions pour se donner le plus d’options possible et la meilleure chance de réussite dans le futur en créant les opportunités. Abandonner te ferme toujours plus de portes que ça t’en ouvre. Regarde les options qui s’offrent à toi à court terme et les impacts que ça aura sur tes options à long terme. Une réorientation est mieux qu’un abandon. Aussi, il ne faut pas avoir peur d’essayer de nouvelles choses, c’est comme ça qu’on apprend à se connaitre.
Si le temps que ça prend pour aller chercher un diplôme te rend insécure, je te partage ma façon de penser : Lorsque j’ai terminé mon DEC de 3 ans et que j’ai commencé mon baccalauréat de 4 ans, on m’a souvent dit que 4 ans c’était vraiment long et que j’étais courageux, ce à quoi je répondais : Dans 4 ans, je serai 4 ans plus vieux quoi que je fasse, donc j’ai avantage de tirer le maximum de ces 4 ans. On finit toujours par regretter les choses qu’on n’a pas osé faire, rarement les choses qu’on a tentées.
Et pour ceux qui ont abandonné les études dans le passé et qui croient qu’il est maintenant rendu trop tard pour se relancer dans les études, il ne faut pas oublier que le meilleur moment pour entreprendre un projet c’était il y a 10 ans, le 2e meilleur moment : c’est maintenant !
« Si le temps que ça prend pour aller chercher un diplôme te rend insécure, je te partage ma façon de penser : Lorsque j’ai terminé mon DEC de 3 ans et que j’ai commencé mon baccalauréat de 4 ans, on m’a souvent dit que 4 ans c’était vraiment long et que j’étais courageux, ce à quoi je répondais : Dans 4 ans, je serai 4 ans plus vieux quoi que je fasse, donc j’ai avantage de tirer le maximum de ces 4 ans. On finit toujours par regretter les choses qu’on n’a pas osé faire, rarement les choses qu’on a tentées.
Et pour ceux qui ont abandonné les études dans le passé et qui croient qu’il est maintenant rendu trop tard pour se relancer dans les études, il ne faut pas oublier que le meilleur moment pour entreprendre un projet c’était il y a 10 ans, le 2e meilleur moment : c’est maintenant ! »
Qu’est-ce que vous retirez de cette expérience ?
C’était gratifiant de partager mon expérience, je ne suis normalement pas du genre à aimer parler de moi et de ce que j’ai accompli parce que j’ai l’impression de me vanter ou de me vendre. Tous les efforts que j’ai faits académiquement, je les ai faits pour moi seulement et je les ai faits parce que j’aime ce que je fais, j’aime surtout apprendre sur ces sujets. Par contre, il était rassurant de savoir que j’ai toujours eu mon entourage derrière moi pour me supporter puisque malgré toute l’ambition du monde, un environnement supportant c’est la moitié de tout succès : «la moitié c’est de la chance, l’autre moitié c’est de la volonté ».